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10/02/2009

Les resto et ta sœur !?!!

 

 

 

Aujourd’hui, j’ai pris la décision (à contrecœur) d’aller aux Restos du Cœur pour ce mois-ci. Seulement ce mois-ci ! Car c’est vraiment trop dur financièrement en ce moment ! Malgré une remontée, à la force du poigné, de mes finances ces derniers mois, j’ai eu à faire face ce dernier trimestre à un certains nombre de dépenses « obligatoires » qui m’ont ramenée à mon triste sorte d’y a un an !

Bref, pour m’aider un pitipeu (faut que j’arête les Simson moi !) à refaire surface, (et je serais impitoyable fourmi jusqu’à ce que la situation s’améliore), je vais pointer au Fe Coluche Land pendant 4 semaines ! Bon, vu mon état de ReMeIste je pourrais prétendre à m’y sustenter toute la saison, mais tant que faire ce peu, je préfère me débrouiller seule !

Tout ça pour dire, que pas très ravie à la base, je me suis pointée au bureau des recrutements avec mes papiers.

Sitôt les dites papiers posés sur la table, la madame accueillante pas accueillante a bondie avec agressivité car j’ai eu l’outrageance (alors encore une fois, il va falloir s’y habituer, j’aime les néo-néologisme !) de barrer sur ma déclaration CAF, les informations concernant l’allocation Handicap de mon enfant.

Ça commençait bien ! Moi qui ne suis déjà pas dans des très bonnes dispositions, surtout après l’accueil à la porte, d’un monsieur agent régulateur des troupes, qui m’a demandé ordonné de m’asseoir là ! Ce que je me suis empressée de ne pas faire !

Merde ! Un peu de douceur ! Un peu de poésie ! JE NE SUIS PAS UN NUMERO ! (dire que Patrick McGoohan est mort ! Je me sens vieillir tout d’un coup…).

Ma condition d’homme en précarité financière (et encore à l’image de ce monde et de la misère qui nous entoure, je me sens bien riche) ne fait pas de moi un être moins fière pour autant !

Donc, me v’là toute remontée en lui répliquant (avec courtoisie comme toujours biensure) que l’allocation Handicap de mon enfant n’est pas prise en compte dans mes ressources et que ce sont des données personnelles qui ne regardent nullement Les Restos du Cœur.

La madame toute rouge d’agacement a alors continué à rougir, et à même fait mine de jouer les agents autocrates, bleuffant un pouvoir qu’elle n’avait pas !

Mais moi, très simplement et avec une assurance que je m’étonne encore d’avoir depuis quelques temps, j’ai réaffirmé ma position à ce sujet et appuyé la contradiction, l’illégitimité de ses propos (genre oui on ne les prends pas en compte mais on doit savoir…blabla … oui on sait puisque c’est écrit sur votre papier et on ne le prends pas en compte mais je dois avoir les chiffres exactes quand même parce que c’est comme ça….gnien gnien…) !

C’est alors qu'elle tente le : « ce document n’est pas un original, c’est une copie et nous n’acceptons pas les photocopies !!!! » Ce qui est totalement faux !

Mais j’ai rétorqué : « Ha si ! C’est un original, tout chaud d’y a 1h ».

Mais elle insiste et moi j’insiste avec encore plus avec l’aplomb de la vérité et de la justice (ou l’injustice !) !

Sa collègue, en pacificateur (dommage elle ne ressemblait pas à George), finit par me donner raison en expliquant le rudiment de l’attestation CAF a sa collègue pivoine.

Sur ce elle me sort également fièrement : « Et la majoration parent isolé !!!? » (pensant me piéger sur ce qu’elle pensait être une allocation que je ne lui avait caché). Auquel je réponds toujours du tac au tac : « oui c’est une majoration de l’AEEH (Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé) pour les parent isolés, et non une API (Allocation parent Isolées qui est une sorte de RMI délivrée aux parent isolés la première année ou jusqu’aux 3 ans de l’enfant), donc il s’agit encore de l’allocation handicap de mon enfant qui ne rentre pas dans les calculs de ressources.

Non mais !

 

Elle a donc fini, en désespoir de cause, par me sortir qu’elle n’acceptera pas mon dossier à cause de son ignorance de chiffres, honteusement barrés, qui n’entrait pas dans leur calcul. Je réponds alors un truc du genre que : Non ! Et que si ! On ne peut me refuser mon dossier ! Avec tellement de conviction qu’elle s’est rapetissé d’un coup et s’est tourné vers sa collègue en faisant une grimace hautaine et méprisante.

Et me voilà, à poursuivre cette fort charmante discussion avec madame collègue, qui faisait l’effort, non sans grimace pincées également, d’être courtoise. Je fini par accepter de revenir plus tard, avec une autre attestation car je ne suis pas têtue mais tient seulement à faire valoir ce qui me semble juste.

 

Toutefois, madame pivoine revient peu de temps après à la charge avec son flicage, en demandant à mon fils où il est scolarisé ; sans savoir que l’enfant en question est une vraie huitre bourrue quand il sent que les gens en faces ne sont pas des plus agréable. Elle reçoit donc en retour un : « peufffff ! » avec bras croisé d’un enfant qui s’enfonce du coup dans son siège et la regarde d’un œil encore plus têtue qu’elle.

J’explique donc à ma chère tête blonde qu’il a droit de ne pas répondre mais au lieu de faire « peuffff » doit dire poliment « non je n’ai pas envie de répondre ».

Il s’exécute : « je suis désolée mais je n’ai pas envie de répondre, merci ! »

Alors, elle se tourne vers moi et demande : « et votre fille, dans quelle école va t’elle ? »

Je la regarde et m’interroge, je lui dis ou ne lui dit pas… ?

Conciliante je dit : «  au collège ……., pourquoi ? »

Hooo la question qu’il ne faut pas poser !

Mais personne ne lui a donc jamais demandé pourquoi elle posait toutes ces questions ?

Alors là, elle me répond outrée : « parce que certains enfants ne sont pas scolarisés et on doit le savoir ! »

Mon sang ne fait qu’un tour et : « mais vous n’êtes pas travailleurs sociaux et ce n’est pas dans le rôle des restaurants du cœur d’intervenir sur ce genre de choses ! » « Par ailleurs, il est très difficile de soustraire un enfant à une scolarité, et vous ne devez pas avoir souvent ce cas de figure ».

Madame Pivoine semble démissionnaire du coup et ne répond pas !

C’est madame conciliateur qui dit : « c’est vrai que cela n’arrive pas souvent mais c’est dans notre règlement »

Règlement qui soit dit en passant, en tant que mendiante du cœur, je n’ai jamais eu la chance de voir….

Mais elle rajoute : « mais cela reste confidentielle ».

Oui alors justement en quoi cela vous regarde de tout savoir sur la vie des familles qui viennent vous demander un peu de pain ? (me dis-je mais ne dis-je pas ! j’en avais déjà dit assez !).

Toutefois, je rajoute : « S’il est obligatoire de fournir un certificat de scolarité, cela est bien impossible dans le cas des enfants faisant l’école à la maison comme mon fils ! » et pour me faire plaisirs, je fini : « vu que l’école n’est pas obligatoire ».

 

Au moment de partir, dans un esprit de compréhension et de réconciliation générale, j'ai tenté quand même une petite phrase du genre : « vous savez, ce n’est pas que cela me gène en soi de vous donner toutes ces informations, mais je constate que toute personne qui se trouve dans la précarité et la difficulté est soumise, auprès de multiples personnes, à des questions d’ordre privé, qui deviennent dérangeantes à force. Si je n’étais pas en difficulté financière, je n’aurais pas à vous faire par de ce qui ne regarde que moi, et n’aurais pas à livrer des informations au mépris du respect de ma vie privée, à des personnes qui me sont étrangères. Comprenez, que vu la multiplicité de ce type de demande, cela devient de plus en plus pénible à vivre ».

La madame Pivoine n’écoute pas et part faire une photocopie de ma déclaration CAF (la bonne, celle que je suis retournée cherchée rien que pour elle, et sans rature bien entendue !).

La madame Conciliateur elle répond tout simplement : « oui mais c’est confidentielle ».

« oui je sais » dis-je, « mais le problème est ailleurs…. ».

 

Voilà !

 

J’ai gagné le droit de manger !

 

Alors au menu pour la semaine (normalement on vient 2 fois par semaine, mais en chiante finie que je suis, je ne peux, donc on me donne tout pour la semaine), et pour 3 personnes :

 

2 baguettes de pain blanc à couper à la tronçonneuse (vraiment ! Durs comme un œuf, mais cuit dur l'oeuf)

2 boites de conserve (1er prix)

6 patates

6 petits poissons carré surgelés (je ne sais pas ce que c’est comme poissons)

1 boite d’œufs

3 bidons de lait (1er prix)

3 yaourts

1 paquet de gâteau (pas 1er prix)

4 petits gâteaux individuels sous plastique (20g, 1er prix)

 

 

A savoir que je ne mange pas de produits laitier. Mais ce n’est point grave, j’ai 2 copines qui sont bien pauvres, à qui je vais pouvoir donner ce type de produits. Je leur file même 2 poissons chacunes. Tant qu’à faire si je peux faire un mini rikiki geste moi aussi !

 

Voilà, ça ne fait pas lourd pour manger à 3 pendant une semaine.

Il fut un temps, où j’étais bénévole aux Restos (y’a 10 ans) et où les sacs étaient bien pleins et de produits de meilleur qualité….

Il fut un temps aussi, encore plus lointains, où l’esprit des restos était toujours très présent et on recevait avec plus de considération, d’humilité et de discrétion les gens…..

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