Oiseau crieur !

 

Hier matin j’entends comme tous les matins le chant et les cris (oui même que ça crie fort) des oiseaux dans ma cour.

Oui j’ai une petite cour, pour la plus grande joie de mon lapin qui y passe ses journées, bordée d’arbres et de végétation.

Comme le temps est doux, je laisse, même s’il pleut un peu, la porte de ma cour, qui donne sur ma cuisine, ouverte. Ainsi, chacha harcelé suivit de près par pinpin rentre et sort à sa guise et la maison est bien aérée !

Mais ce matin, mon oreille est arrêtée par le crie d’un oiseau particulièrement aigu. Cela fait plus d’une heure que je l’entends et commence à y prêter attention. D’habitude, quand les oiseaux décident d’exprimer bien fort leur joie de vivre cela ne dure pas très longtemps. Il y a des coupures de son ! Mais là c’est un cri continu. Je me rends compte également qu’il est particulièrement fort et insistant… toutefois, étant en train de travailler avec mon fils, je me re-concentre sur mon travail et me dis que j’irai voir plus tard.

Les minutes passent et je commence à penser qu’un oiseau est peut-être blessé dans ma cour. Je fini par me lever et me dirige vers la porte de ma cour. C’est mouillé par terre, donc je reste sur le pas de ma porte. Rien à l’horizon !

Quand de nouveau un cri retenti bien fort dans les oreilles ! Je penche la tête et découvre à mes pieds un gros oisillon tout mouillé qui me regarde en ouvrant le bec !

Hoooo pauvre petite oiseau ! Dis-je toute attendri.

Hoooo pauvre petit oiseau ! Dit mon fils tout ému en arrivant sur ces entrefaites.

Sur le moment je ne suis pas sure qu’il s’agisse d’un oisillon car il est assez gros, un peu plus gros qu’un moineau adulte.

Mais je vois à son attitude malgré sa taille qu’il s’agit d’un bébé.

Bébé apeuré et affamé !

 

Etape numéro 1 : l’attraper avant que chaha (et pinpin ! oui depuis que pinpin du haut de ses 1k060 arrache les poils de chaha et lui saute dessus je me méfie….) le trouve.

Cela doit faire au moins 1H qu’il est dans la cour voir beaucoup plus. Si ces parents ne sont pas loin ils auraient du le récupérer (vu le raffut qu’il faisait, dur de ne pas l’entendre).

Mais comment l’attraper sans lui faire peur, sans lui faire mal, sans se faire pincer…

Et bien facile !

Tenter de l’attraper jusqu’à ce que de lui-même il décide de rentrer tout seul dans votre maison !

Puis demander à fifils, qui semble douer pour cette tache de confiance, de l’attrape et attendre.

Une fois que fifils a attrapé l’oiseau avec dextérité, trouver une caisse pour le dit animal.

 

Etape numéro 2 : lui faire un nid confortable dans une grande caisse et lui faire à manger. Pour cela aller sur internet pour savoir quelle mixture lui concocter.

Ainsi mélanger un œuf, de la biscotte et un tout petit peu de pâté, et lui faire à boire avec de l’eau et un peu de jeu de pomme (bio de surcroit, comme l’œuf d’ailleur !).

 

Etape numéro 3 : nourrir toutes les heures la petite bête affamée qui ouvre grand le bec et dévore goulument. En même temps la rassurer en tentant de la caresser sur le crane.

 

Etape numéro 4 : une fois rassasié et l’étape carressage de la tête acquise (il a fallut un peu de temps car gros oisillon avait peur au début), le rassuré. Car gros oisillon crie encore, pas pareil que lorsqu’il a faim, d’ailleurs il n’ouvre plus le bec, mais fait un cuicui un peu inquiet. Et là miracle de mon petit doigt qui lui frotte le dessus du crane, il s’endort.

Etape numéro 5 : être disponible toutes les demi-heures pendant un quart d’heure car soit il a faim ou/et soif, soit il est inquiet (on l’a laissé tout seul dans la cuisine pendant que nous continuerons à travailler et c’est dur comme changement pour lui séparer de sa famille).

 

En fin de mâtiné, il a l’air super bien, sort de sa boite, sautille partout dans la cuisine, vient me voir et se laisse caresser… c’est fou comme il s’est sociabilisé en peu de temps. Déjà quand il avait faim il se tournait vers moi mais là en plus il cherche réconfort auprès de moi.

Ça me fait tout chaud au coeur et je le trouve super mignon comme oiseau. Il ressemble à un citron (tout rond) avec les couleurs de la pintade, et son cuicui n’est pas du tout celui du moineau, il est très caractéristique.

Mon fils réclame a corps et à cri de le caresser lui aussi mais je refuse pour lui laisser plus de temps pour s’adapter en douceur à cette nouvelle situation.

En fin de mâtiné, alors que Fabien est parti chez l’orthophoniste, je décide (alors qu’il me semble bien rassasié et en pleine forme) de le relâcher dans la cours pour voir si ses parents viennent le chercher et pour qu’il soit le plus en liberté possible. Le but étant qu’à terme, une fois qu’il sait voler, qu’il retrouve sa famille oiseau.

Mais malheur !

Dans ma cours ; il y a un petit bout de grillage au large maillage, ras le sol, qui donne chez ma voisine. Et sitôt sortit petit oiseau se faufile chez elle. Du coup je me faufile moi aussi (en faisant le tour ca rma minceur ne me permet pas encore de passer à travers le grillage), discrètement, chez ma voisine mais ne le voit plus… par contre je vois ma voisine, une vieille mamie bien gentille et pas bien en forme qui ne s’offusque nullement que je sois dans son jardin, et à qui je parle de mon noiseau.

Au bout de 5 minutes, je rentre chez moi.

5 minutes encore plus tard alors que je parle au tel avec une copine (et à qui je parle également de noiseau), j’entends de nouveau le cri de mon oisillon préféré. Je me précipite et qui vois-je dans ma cuisine en train de me regarder ? Lui !

Je lui fais un câlin et il repart dans la cours en sautillant et se faufile de nouveau chez la voisine tout guilleret !

2 minutes plus tar, j’entends ma voisine qui m’appelle en me disant : « y’a un oiseau mort, ce n’est pas le votre ? »

Je ne peux y croire, il était en pleine forme 2 minutes plus tôt !

Je vais voir !

Horreur, c’est lui !

Que s’est t’il passé ?

On dirait qu’il a eu un choc (il saigne un peu de la bouche et a les plumes toutes froissées) !!????

Est-ce le caniche de ma voisine ???

Je ne sais…

Je le prends et l’enterre dans le jardin de ma voisine (sans lui dire).

 

L’air de rien cela me rend triste ! Car il était étonnement attachant cet oiseau qui avait égayé ma matinée, et on avait vraiment fait copain/copain…

Mon fils rentre alors à la maison et cherche l’oiseau partout. Je lui dis que l’oiseau est partit rejoindre sa famille. Il est très triste car il n’a pas pu lui dire au revoir et lui faire une caresse lui aussi. Sa tristesse durera environ 2h….

Quant’ à la mienne toute la journée avec un petit sentiment de regret/culpabilité de l’avoir laissé sortir et de n’avoir pas fait plus attention… et puis je m’interroge sur sa mort… et si c’était la nourriture que je lui ai donné ??

Bref, avec un étonnement qui n’en est pas, je me rend compte que cela me peine… assez pour comprendre que dans la vie on rejoue à travers toutes les petites choses qui nous entourent, les grands et profonds moment de notre vie…

Et là je me dis, l’air de rien, car c’est une évidence pour moi, que je n’ai toujours pas fini de cicatriser mes plaies face au trio perte/deuil/amour.

Mais c’est en bonne voix et cela avance bien…

 

Ce matin, j’ai entendu un cri similaire à mon oisillon dans la salle de bain, je me suis précipitée et ai vu un oiseau qui lui ressemblait sur la fenêtre (il s’est envolé dès qu’il m’a vu). Cela a de nouveau réveillé, l’espace d’une fraction de seconde ou j’ai espéré que ce soit lui (on ne sait jamais si je ne m’étais trompé d’oiseau mort ?), ma peine…

Peuffff…. ! C’est chiant d’avoir de la peine !

Bon ça passera et je ne pleure pas non plus ! Mais bon ça pince mon cœur !!!